Le phénomène des enfants en situation de rue est un fléau qui
gangrène la société burkinabè notamment dans la capitale Ouagadougou. En
groupe, ces enfants se baladent en quête de leur pitance quotidienne. Causée
souvent par la pauvreté ou l’absence des parents, cette situation constitue un
véritîable problème notamment dans un contexte marqué par le grand banditisme et
le terrorisme.
Dans les rues de Ouagadougou, il n’est pas rare de voir des enfants abandonnés à leur sort. Abandonnés souvent par leurs familles à cause de la pauvreté, victimes de la mauvaise compagnie, ces enfants passent leurs journées et leurs nuits dans les rues souvent sans rien pour manger.
Ce fléau social expose les enfants à toute sorte de dangers principalement la consommation des substances illicites qui peuvent les plonger dans le banditisme, la violence urbaine, les troubles de comportement et même les groupes armés terroristes.
La pauvreté comme source de
ce problème…
Ali Barry âgé de 11 ans, paré de
vêtements sales vit dans la rue depuis trois ans parce que ses parents l’ont
livré à un maître coranique. Chose qu’il n’a pas supporté notamment à cause des
mauvais traitements de son maître. « Nous étions obligés de mendier tous
les jours pour notre maitre et si on ne gagne pas assez dans la journée, nous
sommes copieusement battus. Voilà pourquoi j’ai fui et depuis lors je vis dans
la rue. Je me suis fait également des amis dans la rue et nous demandons aux
autorités et aux personnes de bonne volonté de nous aider à sortir d’ici. »,
s’explique-t-il.
De son côté, sans père connu et d’une
mère souffrante de troubles mentaux, Daouda Minoungou à peine 13 ans passe
toutes ses journées dans la rue. Vivant avec sa grand-mère elle-même mendiante,
Daouda Minoungou espère retrouver rapidement une vie normale et pouvoir aller à
l’école. « Je ne veux pas trainer dans la rue surtout avec les gens qui
consomment la drogue. Je veux avoir une famille normale, aller à l’école,
manger à satiété et me faire de bons amis », s’exprime-t-il avec un air
sombre et les yeux larmoyants.
Alidou Ouédraogo âgé d’à peine 14 ans
et orphelin de père et de mère et maltraité par sa famille d’accueil a fui
Ouahigouya pour Ouagadougou espérant avoir une vie meilleure s’est retrouvé
dans la rue à cause des mauvaises fréquentations.
Pour certains ouagavillois la faute
revient à l’Etat mais pour d’autres, c’est la démission des parents de leur
rôle d’éducateurs qui est à l’origine de ce mal.
Mohamed Thombiano fonctionnaire
rencontré dans les rues de Ouagadougou appelle à résoudre au plus vite ce problème
car selon lui, ces enfants de la rue constituent des proies faciles pour les
groupes armés terroristes. « Abandonnés le plus souvent par leurs parents,
ces enfants sont souvent sous la coupe des maîtres coraniques qui les poussent
à mendier. Et au finish avec les stupéfiants qu’ils consomment, ils peuvent
être facilement attirés par les offres des groupes armés terroristes et les
gangs urbains. La solution à ce problème revient d’abord aux parents. C’est à
eux de bien éduquer leurs enfants et de les empêcher de quitter le domicile
familial. L’Etat a aussi son rôle à jouer dans la résolution de ce fléau. Il
doit par exemple créer des centres d’accueil et d’hébergement pour ces enfants,
les former à des métiers pour qu’ils puissent faire quelque chose de leurs dix
doigts plus tard. Il faut aussi procéder à des séances de sensibilisation pour
pouvoir les retenir dans ces centres », soutient-t-il.
Sévérin Da trouve que c’est la
misère, la pauvreté qui conduisent les enfants dans la rue. Pour lui, le manque
de certaines commodités à la maison à cause de l’incapacité des parents, ces
derniers voulant vivre comme les autres enfants de leur âge, se trouvent
malheureusement dans la rue. Sévérin Da accuse l’Etat d’être responsable de ce
fléau car dit-t-il, le chômage des parents est l’un des facteurs de ce problème
social. « Donc pour résoudre cette situation, l’Etat doit travailler à
résoudre de façon considérable le problème du chômage », s’exclame-t-il.
Quel qu’en soit les raisons qui ont
poussé ces enfants dans la rue, l’Etat en première ligne, les parents, les
ONG ; les organisations de la société civile et les personnes de bonne
volonté doivent communier les forces pour lutter contre ce fléau social parce
qu’un enfant éduqué dans la rue est un danger pour lui-même et pour la société
entière.
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